Le bambou, un « écomatériau » futur star du développement durable ?
La construction en bambou a le vent en poupe ces dernières années, attisée par l’enchaînement des législations mondiales en faveur du développement durable. Si pour l’instant en Europe le bambou ne se suffit pas en lui-même pour construire des habitats, les lamelles, poudres et autres fibres issues de cette plante universelle offrent des avantages remarquables mais pourtant encore largement sous-utilisées.
Le bambou
Le bambou est souvent désigné comme un « écomatériau », à l’instar du bois, de la paille, du lin ou du chanvre. Le terme « écomatériau », l’un des nombreux néologismes issus de la nouvelle vague du développement durable, défit encore toute définition officielle de la part de l’Académie française. Il s’agit pour l’instant officieusement de matériaux naturels alliant avantages économiques et environnementaux, souvent marqués par une faible emprunte carbone, notamment avec des rejets limités de gaz à effets de serre.
Ultra-économique, et une emprunte carbone défiant la concurrence
Le développement durable semble fréquemment apporter des vents révolutionnaires de nouveautés dans la construction, mais, le plus souvent, ne fait que reprendre des méthodes et des techniques ancestrales. Et le bambou n’échappe pas à la règle. Utilisé depuis des centaines d’années principalement en Asie, le bambou sert aujourd’hui d’habitat complet ou partiel pour un milliard de personnes.
Ses atouts sont nombreux et variés : de croissance très rapide et ultra-léger, dans la construction le bambou nécessite dix fois moins d’énergie que le béton. Extrêmement solide (27% plus résistant que le chêne), le bambou ne pourrit pas, isole remarquablement, et est aussi totalement recyclable. Il est également bien connu pour ses propriétés de « pompe verte », emprisonnant le CO2 et dégageant de fortes quantités d’oxygène.
Si en Europe tous ces atouts faisaient pâle figure jusqu’à la fin du XXe siècle face au tout-béton, les nouvelles normes environnementales ont propulsé dans la lumière les intérêts écologiques (et économiques) du bambou, au point d’en faire ironiquement un matériau d’avenir. Le bambou n’est pour l’instant pas utilisé pour construire des habitats entiers (une solution cependant sérieusement étudiée), mais ses lamelles assurent la construction de charpentes, murs, planchers et même toitures.
Le très moderne aéroport de Madrid, inauguré en 2006, est ainsi équipé de spectaculaires plafonds en bambou. Réduit en poudre ou en fibres, le bambou fait également office de renfort d’étanchéité pour les enduits comme le plâtre. De quoi assurer un bel avenir à cette plante aux plus de milles espèces.
Crédit Travaux
Besoin de réaliser des travaux ? Découvrez la gamme de prêts personnels Domofinance