L’univers écologique des maisons troglodytiques
L’habitat troglodytique (et non pas troglodyte !) est utilisé par l’homme depuis la préhistoire. A l’origine plutôt choisi pour sa solidité et la sécurité procurée, ce type de logement est de nos jours surtout utilisé par choix, au regard de son mode de vie tout à fait original. Mais avant de se lancer dans l’aventure, mieux vaut être au courant des nombreuses embûches juridiques encore existantes, qui devraient cependant laisser place prochainement un des règles mieux définies.
Un habitat à la pointe de développement durable
Contrairement à l’image d’Épinal, un habitat troglodytique n’est pas nécessairement creusé dans la roche à flanc de falaise. Il peut s’agir aussi d’une habitation excavée, implantée sous la surface du sol, ou bien recouverte de terre. Dans les deux cas, surtout le deuxième, et sauf nécessité ou difficultés de logement, la vie en habitat troglodytique relève le plus souvent d’un choix de plus en plus populaire en France (« troglophilie », même si le mot s’applique à l’origine aux animaux).
Ce mode de vie se caractérise en effet par un certain nombre de paramètres faisant de lui un habitat écologique. Outre son caractère quelque peu aventureux, l’habitat troglodytique assure un réel confort à ses occupants. La roche ou la terre en contact direct procurent une isolation acoustique défiant toute concurrence, un constat également valable pour l’isolation thermique. Les maisons troglodytiques sont ainsi bien moins concernées par les variations thermiques de l’air, restant plus fraîches en été, et plus chaudes en hiver, ce qui réduit d’autant l’usage de la climatisation et du chauffage.
L’éclairage d’une maison troglodytique, surtout creusée dans la roche, constitue le point sensible de ce type d’habitat. Dans le cas de maisons recouvertes de terres, la multiplication d’ouvertures bien orientées suffit à assurer un éclairage optimale, comparable à une maison « classique ». En ce qui concerne les habitats réalisés dans la roche, la solution existe déjà depuis plusieurs millénaires, conçue par les Égyptiens pour leurs pyramides : le puit de lumière.
La luminosité solaire est captée par un dôme ou une fenêtre, qui transmet la lumière dans un conduit un aluminium jusqu’à un diffuseur, relayant la lumière dans les zones les plus sombres. Un système d’éclairage écologique et naturel, bénéfique pour l’organisme. Pour ce qui concerne l’approvisionnement en eau, et seulement dans le cas d’une maison enterrée, celle-ci peut être collectée par des récupérateurs d’eau de pluie, et redistribuée dans la maison pour laver la vaisselle, le linge et être utilisée dans les toilettes.
Une législation sur la vie troglodytique encore à réaliser
Tout n’est cependant pas idyllique concernant l’habitat troglodytique en France. La motivation aventureuse et écologique des particuliers désireux de franchir le pas se heurte encore à un certain flou législatif. Pour éviter les réalisations sauvages, les permissions de construire dépendent des régions et sont de plus en plus obligatoires, de même que pour les agrandissements d’habitats déjà existants. L’assurance relève quant à elle du parcours du combattant, puisque ne couvrant en général que le mobilier, mais pas l’habitation elle-même, qui n’est en principe pas considérée comme une construction ; il faut donc négocier ardemment des conditions spécifiques pour faire face aux éboulements et autres impondérables très particuliers.
Par ailleurs, les habitats troglodytiques sont encore ignorés par la couverture cadastrale, qui ne prend pas en considération ces biens « invisibles », avec les conséquences juridiques imaginables. A l’inverse, le fait de vivre (relativement caché) ne permet pas d’échapper à l’impôt foncier, qui lui s’applique sans aucune difficulté à l’habitat troglodytique. Ces nombreuses difficultés, mises en évidence par la popularité de ce mode d’habitat, ont conduit à la mise en œuvre d’une réelle législation, qui devrait prochainement voir le jour et réguler les choses.
A part les maisons enterrées, potentiellement réalisables à peu près partout en France, les habitats creusés dans la roche déjà existants sont âgés de centaines d’années voire de millénaires, et se répartissent historiquement dans de nombreuses régions françaises, qu’elles soient montagneuses ou non : Corse, Finistère, Jura, Limousin, Touraine, Poitou, Périgord et Pyrénées pour n’en citer que quelques-unes. Dans le Maine-et-Loire, le réseau de galeries proche de Saumur s’étend sur plus de 1 200 kilomètres de long !
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