Les énergies renouvelables pour un habitat durable
Les énergies renouvelables sont destinées à prendre une place de plus en plus importantes dans les pays de l’Union européenne, avec un objectif de 20% de la consommation finale d’énergie d’ici 2020. Pour la France, deuxième producteur européen d’énergies renouvelables derrière l’Allemagne, ce chiffre est un peu plus ambitieux, à hauteur de 23%. Un effort principalement réparti dans les sources de chaleur (33%), l’électricité (27%) et les transports (10,5%), selon les chiffres fournis par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et l’Énergie. Cet objectif de développement durable est même fixé à 32% à l’horizon 2030. L’habitat, qui aspire à lui seul près du quart de la consommation d’énergie nationale, est particulièrement visé par ce vaste effort. Plusieurs sources d’énergies renouvelables sont d’ores et déjà applicables aux habitations neuves.
« L’énergie renouvelable », de quoi s’agit-il ?
Les énergies renouvelables, ou « énergies vertes » désignent des énergies primaires inépuisables, capables de se régénérer à très long terme voire théoriquement à l’infini, en continu et rapidement. Elles s’opposent en cela aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), dont les stocks sont certes encore très importants, mais rapidement épuisables selon leur consommation actuelle. Ces énergies ne se renouvellent pas à l’échelle humaine (leur processus de formation s’étale sur des millions d’années) et sont par ailleurs extrêmement polluantes, avec les fameux gaz à effet de serre.
La France dispose de solides atouts pour développer l’usage des énergies renouvelables, grâce notamment à de vastes ressources forestières et hydrauliques. Selon les données du Syndicat des énergies renouvelables, elle se classe en deuxième position européenne en tant que gisement de vent derrière la Grande-Bretagne, et 5ème pour l’ensoleillement. Les énergies vertes déjà exploitées ou bientôt exploitables se répartissent selon six grands secteurs d’énergie : solaire, éolien, hydroélectrique, géothermique, marine et énergie de biomasse. Dans le domaine particulier de la construction, les énergies renouvelables concernent principalement le solaire et l’éolien, ainsi que la pompe à chaleur géothermique et l’utilisation du chauffage au bois.
Se chauffer de manière toujours plus écologique et économique
Le chauffage et l’isolation thermique représentent les points cruciaux des efforts de développement durable portés sur l’habitat. Les constructions de plus de vingt ans cumulent souvent toutes sortes de « gouffres énergétiques » : murs, combles et sols peu ou pas isolés, chauffage au fioul ou électrique très polluants et onéreux… La loi RT 2012 prévoit depuis trois ans de strictes normes pour les nouveaux bâtiments, tenus de ne pas dépasser 50 kWh/m² par an. La future RT 2020 ira encore plus loin, en obligeant toutes les nouvelles constructions à produire plus d’énergie que leur propre consommation.
Dans cette optique, les énergies vertes trouvent parfaitement leur place. L’énergie solaire représente l’énergie la plus « propre », sans émission de polluants. Dans le cas du solaire thermique, des capteurs fixés sur les toits captent le rayonnement solaire, qui est distribué dans l’habitat par l’intermédiaire d’un fluide gazeux ou liquide. Le solaire photovoltaïque capte quant à lui l’énergie solaire par le biais de panneaux de silicium placés sur les toits ou en façade. Dans les deux cas, le crédit d’impôt est remarquablement intéressant, à hauteur de 50%.
Parmi les autres sources d’énergies renouvelables disponibles pour l’habitat figure en bonne place la pompe à chaleur. Ce système est disponible sous trois formes. La pompe à chaleur géothermique capte l’énergie naturelle contenue dans le sol sous forme de calorie, la transforme et la diffuse via les radiateurs, le plancher chauffant ou les convecteurs. Le même concept s’applique à la pompe à chaleur aquathermique (captation des calories dans l’eau) et à chaleur aérothermique (captation des calories dans l’air).
Une autre source d’énergie renouvelable concerne le bois, abondamment disponible en France. Si sa combustion est bien maîtrisée, ce qui est la norme pour tous les nouveaux appareils chauffants, le bois se révèle largement moins polluant que les énergies fossiles, et participe activement au développement durable. Là aussi, les aides de l’État s’avèrent particulièrement intéressantes, avec un crédit d’impôt de 30%.